Journée internationale de sensibilisation aux surdoses (International Overdose Awareness Day) et application mobile Overdose Aware App

La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses est un événement lancé en 2001, à Melbourne, en Australie, et qui s’est répandu depuis un peu partout dans le monde. L’organisation internationale de la Journée a adopté comme symbole un ruban replié fait de métal argenté.

Nous vous invitons à vous rendre au site de l'International Overdose Awareness Day à www.overdoseday.com . Vous trouverez quantité de précieuses ressources, dont l’application mobile Overdose Aware App. Le but de cette application est de sensibiliser les usagers de drogues (dont les opioïdes) et leurs proches aux risques de surdose, d’en reconnaître  les symptômes et d’intervenir efficacement. Pour plus d’information, rendez-vous à  http://www.overdoseday.com/resources/overdose-aware-app-2/.

Le site lui-même est rédigé de manière simple et précise, donnant quantité de statistiques sur les surdoses ainsi que de précieux conseils sur les facteurs de risque et la manière d’intervenir pour sauver la vie d’une personne qui se retrouve dans cette situation. À titre d’exemple, voici une liste de faits incontournables et d’interventions qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort :

- Les symptômes de surdose varient d'une substance à une autre. Dans le cas d’opioïdes, ont peut observer les symptômes suivants : faible respiration ou absence de respiration, ronflement, gargouillement, lèvres ou bouts des doigts bleus, bras et jambes mous, aucune réaction aux stimuli, désorientation et profonde perte de conscience (la personne ne peut être réanimée). Dans le cas d’amphétamines, on note les symptômes suivants: douleur à la poitrine, confusion ou désorientation, grave mal de tête, hyperthermie (mais pas de transpiration), difficulté à respirer, agitation et paranoïa, hallucinations et perte de conscience. Même une intoxication grave à  l'alcool peut être potentiellement mortelle. Elle peut causer un arrêt respiratoire ou cardiaque, et même mener la personne à s'étouffer avec son propre vomi.

- Si une personne semble dormir, il n’en est rien : une personne en état de surdose ne dort pas. Si on ne parvient pas à la ranimer, il faut appeler une ambulance. Une surdose ne survient pas nécessairement rapidement : plusieurs heures peuvent s’écouler avant que la personne ne décède. Il faut donc traiter cette situation comme une urgence médicale et intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

- L’apparence de ronflement est un autre symptôme trompeur. Le bruit provient d’une diminution de la taille des voies respiratoires (obstruction). Il en résulte une diminution du volume d'air qui entre dans les poumons et qui en sort à chaque respiration, ainsi qu’une vibration des tissus entourant les voies respiratoires lorsque la personne comatose tente de faire entrer de l’air dans ses poumons et de l’en faire sortir. Un « ronflement » n’a donc rien de normal : il s’agit d’une urgence potentiellement mortelle et il faut réanimer la personne.

- Une lésion cérébrale hypoxique (causée par un manque d'oxygène au cerveau) est une conséquence sous-signalée de surdoses liée à l'héroïne. Ce type de blessure peut provoquer un état comateux, des convulsions et même une mort cérébrale. Les conséquences à long terme dépendent de la durée d’absence d'oxygène au cerveau. Il peut en résulter des problèmes de coordination, d’équilibre ou de mouvement; de vision ou d'audition; de communication écrite et verbale; de concentration et de mémoire. De graves blessures peuvent plonger la personne dans un état végétatif.

- Une réalité qui échappe souvent aux personnes qui consomment est la demi-vie d’une substance (half-life). Ce terme désigne le temps nécessaire pour que soit réduite de moitié la concentration sanguine d’une substance. Certaines substances ont une longue demi-vie : c’est le cas des benzodiazépines. Une personne qui en a consommé hier pourrait en avoir encore dans son système aujourd'hui. Si elle décide de consommer davantage de cette substance, il y a risque de surdose. Par exemple, diazepam (Valium) a une demi-vie de 24 heures. Si une personne en a consommé 20 mg hier, il lui en reste encore 10 mg dans le corps aujourd'hui. Si ensuite elle consomme de l'héroïne ou de la morphine, le risque de surdose s'accroît puisque cette nouvelle substance s'ajoute au 10 mg de diazepam

-  Ce dernier exemple en est un aussi de polyconsommation. Si une personne consomme plus d'une substance à la fois, cela peut en accroître les effets et le risque de surdose. La majorité des surdoses liées à l'héroïne surviennent lorsque qu’on consomme en même temps d'autres dépresseurs du système nerveux central. L'alcool et les benzodiazépines tels que alprazolam (Xanax) ou temazepam (Temaze) sont des dépresseurs. Lorsqu’on les combine avec de l'héroïne, de l'oxycodone (Oxycontin) ou de la morphine (MS Contin), on accroît de façon importante le risque de surdose.

- Le phénomène croissant de surdoses mortelles est planétaire. En 2011, aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, les décès accidentels causés par une surdose liée aux drogues étaient plus nombreux que les décès liés aux accidents de la route. (En fait, aux États-Unis, les surdoses liées aux opioïdes représentent maintenant la deuxième plus importante cause de décès accidentels, immédiatement après les décès liés aux accidents de la route! On qualifie cette situation d’épidémie nationale. C'est une tendance qui se confirme aussi au Canada. Des données disponibles en Ontario et en Colombie-Britannique indiquent que le nombre de décès accidentels liés aux surdoses d’opioïdes dépasse maintenant le nombre de décès causés par des accidents de la route.)

- En Europe, au cours de la première décennie du 21e siècle, on évalue à 70 000 le nombre de pertes de vie liées à des surdoses. En 2011, les pays de l'Union européenne ont rapporté 6500 décès liés à des surdoses. En Europe de l'Est et en Asie Centrale, on estime à 3 724 000 le nombre de personnes qui s'injectent des drogues. Au moins les deux tiers ont rapporté avoir subi une surdose, et 4 cas de surdoses sur 100 ont causé la mort. Par contre, en Amérique du Sud, dans les Antilles et en Amérique centrale, on rapporte relativement peu de décès liés aux surdoses de drogues (entre 2200 et 6300); dans cette région du globe, le taux de mortalité se situe bien en-dessous de la moyenne mondiale. Par contre, en Afrique, chaque année, on recense entre 13 000 et 41 7000 décès liés à une surdose de drogues, ce qui se rapproche de la moyenne mondiale par habitant.