Les ravages du fentanyl : un portrait de la situation au Canada

Le magazine Macleans publiait en juin dernier un long reportage sur l’usage grandissant du fentanyl au pays. La drogue fait les manchettes depuis plus d’un an en raison notamment des surdoses qui y sont liées, et l’augmentation de la dépendance au fentanyl vendu sous ordonnance inquiète grandement les autorités.

En Alberta et en Colombie-Britannique, 200 personnes sont décédées d’une surdose de fentanyl en 2014. En Ontario seulement, où 625 décès étaient attribuables aux opioïdes la même année, le fentanyl était en cause dans 133 cas. À Montréal, 25 personnes sont décédées d’une surdose, à l’été 2014 seulement. C’est de l’héroïne coupée au fentanyl qui serait en cause dans ces décès.

L’article de Macleans rappelle que le fentanyl est 50 fois plus fort que l’héroïne et 100 fois plus puissant que la morphine. En Ontario, le Fentanyl tue deux fois plus de personnes que l’héroïne, chaque année. L’un des dangers importants du fentanyl, explique une médecin toxicologiste interviewée, est que plusieurs nouveaux utilisateurs de drogues l’essaient, sans avoir développé de tolérance. L’usage du fentanyl ralentit la respiration et le rythme cardiaque, et combiné avec d’autres drogues ou avec de l’alcool, cette substance devient alors beaucoup plus dangereuse.

Les autorités policières et les professionnels de la santé du pays font face à une augmentation à la fois du trafic de fentanyl en timbres dermiques (et provenant d’ordonnances médicales) et du fentanyl produit illégalement (souvent vendu sous forme de comprimés faussement identifiés comme de l’OxyContin). 

Un autre problème lié au fentanyl est que son usage abusif lorsque prescrit comme antidouleurs a explosé depuis 15 ans. Selon l’International Narcotics Control Board,  le Canada se classe maintenant au deuxième rang mondial pour l’usage d’opioïdes par habitant, derrière les États-Unis. Statistique Canada estime qu’un Canadien sur 10 souffrirait de douleurs chroniques, mais les médecins ont besoin d’une meilleure formation en traitement de la douleur chronique et de la dépendance aux opioïdes. Conséquence : 30 millions de comprimés et de timbres dermiques sont prescrits chaque année au pays.

Pour lire l’article en entier :

http://www.macleans.ca/society/health/fentanyl-the-king-of-all-opiates-and-a-killer-drug-crisis/

En complément.

En Ontario, l’initiative Patch 4 Patch a vu le jour en 2014. Puisque les timbres de fentanyl sont parfois revendus plusieurs fois (leur effet est encore puissant même après une première utilisation), on recommande aux pharmaciens d’exiger que le patient redonne son timbre avant de pouvoir s’en procurer un autre.

Pour en savoir plus sur le programme Patch 4 Patch :

http://www.oacp.on.ca/Userfiles/Files/NewAndEvents/PublicResourceDocuments/Master%20Patch%204%20Patch-FINAL%202014.pdf