« Heroin Lite » : le mésusage de médicaments antidouleur est souvent le précurseur de la dépendance à l’héroïne

«Heroin Lite» : c’est ainsi que des médecins américains appellent les opioïdes d’ordonnance. Et pour cause : ces substances transforment rapidement le paysage de la dépendance à l’héroïne. Bien qu’il pourrait y avoir plus d’une substance en cause et qu’on attend des réponses de ce côté, la mort récente de l’acteur oscarisé Philip Seymour Hoffman incite le  gouvernement et la population américaines à une réflexion, non seulement sur la dépendance à l’héroïne, mais aussi à l’abus opioïdes d’ordonnance.

Dans un article intitulé «Prescription Painkillers Seen as a Gateway to Heroin», publié sur le site web du New York Times, le journaliste Benedict Carey traite de la dynamique du marché des opioïdes et de la dépendance. Alors que l’héroïne était la principale drogue utilisée il y a 25 ans, l’offre et la demande variables sur le marché ont fait en sorte qu’on assiste maintenant à un va-et-vient entre la consommation d’héroïne et le mésusage de médicaments antidouleur.

C’est la différence de prix entre ces substances qui poussent les utilisateurs à migrer vers l’une ou l’autre. Toutefois, dans plusieurs régions, l’héroïne est offerte à prix moins cher, et on observe une hausse marquée de la consommation. Selon des données du gouvernement américain, le nombre de personnes qui déclarent avoir consommé de l’héroïne au cours de la dernière année a doublé depuis 2007 et s’élève aujourd’hui à 620,000.

L’article du New York Times brosse le portrait de la situation : “ […] for some patients, prescription painkillers can act as an introduction – or a reintroduction – to an opiate high. The pills set off heroin craving in recovering addicts, every bit as well as they soothe withdrawal in current users ”. Au centre de réadaptation en dépendance de la Cleveland Clinic, où sont suivis 200 patients par mois, on évalue à 100 le nombre de personnes qui ont développé une dépendance à l’héroïne en consommant d’abord des opioïdes d’ordonnance. La chercheure en dépendance Traci Rieckmann, de l’Oregon Health & Science University, renchérit : “You can get the pills from so many sources. There’s no paraphernalia, no smell. It’s the perfect drug, for many people”.

Pour faire écho à l’article du New York Times, le site web du réseau de télévision NBC a diffusé les commentaires du Dr Wilson Compton, directeur adjoint du prestigieux National Institute on Drug Abuse (NIDA) : “The pathway appears to be now moving from the prescription drugs to heroin, a very dangerous development. ” Sur le blogue de la Maison-Blanche et de NIDA, on peut lire que les données disponibles démontrent que la consommation d’héroïne augmente chez les jeunes adultes, une situation jugée inquiétante.

Pour lire l’article du New York Times, cliquez sur le lien suivant :

http://www.nytimes.com/2014/02/11/health/prescription-painkillers-seen-as-a-gateway-to-heroin.html

Pour le texte du reportage sur NBC, cliquez ici :

http://www.nbcnews.com/health/health-news/prescription-drugs-could-be-gateway-heroin-officials-say-n27491